jeudi 28 octobre 2010

Ainsi, il aura fallu une dénégation officielle de Spotify pour mettre fin à une rumeur qui était venue à nos oreilles depuis l'été passé : Apple aurait cherché à racheter Spotify. 
Dans le fatras d'informations qu'il est impossible de vérifier, est également venu celle que cette même société chercherait à lever "au moins 50 millions d'euros" principalement auprès de fonds asiatiques -faut-il rappeler que le tycon Li Ka-Shin est déja présent au capital de la start-up musicale. 
Cette rumeur, même démentie, pourrait très bien être plus que fondée. Comme nous l'avions déja écrit dans ces pages, Apple a un sérieux problème de renouvellement avec Itunes, logiciel plus que vieillissant, dont l'adaptation au cloud s'avère malaisée. Il est vrai qu'une analyse de Spotify semble démontrer que la société suédoise a réalisé un quasi sans faute, tant son application est fonctionnelle, dispose d'un contenu exhaustif (tout au moins assez proche de Itunes en terme d'offre) et est même Sociale, au sens ou l'entendraient Mark Zuckerberg et consors, c'est à dire permettant d'échanger de la musique avec ses amis, présents sur Spotify. Sans même parler du design, qui n'a rien à envier aux meilleurs applications d'Apple. 
Pour cette dernière, il est donc essentiel de  revenir dans le coup sur ce terrain et vite. C'est pourquoi le prix évoqué, -1 milliard de dollars- ne semble pas totalement démesuré. Bien sûr, Spotify ne fait que 50 millions d'euros de revenus environ (700,000 abonnées à 6,7 euros en moyenne par mois, soit 56,2 millions d'euros sur 12 mois glissants) et cela reviendrait donc à la payer 20 fois le chiffre d'affaire (par comparaison, Musiwave a été payé 3 fois sur CA), mais la nécessité est telle que le prix pourrait s'en trouver justifié. Et tant pis si cela ne représente que 2,7% du chiffre d'affaire que Apple fait dans la musique. 
A cet égard, une anecdote mérite d'être rapportée : y a peu, Wired se faisait l'écho de la stupéfaction qui semblait avoir frappé l'état major de Apple devant le développement fulgurant de Facebook. La firme à la pomme a beau être super cool, elle n'en est pas moins consciente d'être largée sur ce nouveau front, pourtant indispensable à ses consommateurs aussi branchés que communicants. En réalité, Apple semble beaucoup plus à l'aise sur l'espace personnel -ses ordinateurs, Iphone, Ipad, etc qui sont tous conçus pour un usage pour ainsi dire individuel.

Et sur ce terrain, Apple n'a jamais vraiment brillée, qu'il s'agisse de Ichat, en déliquescence aujourd'hui, ou de Ping, pourtant spécialement lancé pour échanger de la musique, le succès ne semble pas être au rendez vous. Apple n'a plus communiqué sur Ping depuis son lancement et il est plus difficile de trouver quelqu'un qui en soit satisfait que de trouver un utilisateur heureux de Vista. 
Comment tout cela peut il donc finir entre Apple et Spotify? Il est -par expérience- très difficile de présumer de l'issue de discussions qui -quoiqu'en dise les actionnaires de Spotify- ont eu ou auront lieu. Il n'en reste pas moins que lorsque l'on manque d'expertise dans un segment, il n'est pas incongru de rattraper son retard en faisant une acquisition, surtout lorsque l'on a 50 milliards de dollars de cash dont on n'a pas l'usage immédiat...

@babgi

2 commentaires:

Philippe Astor a dit…

Je suis bien d'accord avec toi, les dénégations de Daniel Ek, PDG de Spotify, ne me paraissent pas très crédibles. Comme par hasard, ou plutôt comme un contrefeu à cette rumeur, plusieurs articles sont paru dans la foulée aux US (sur CNET News, sur AlthingD) qui annoncent que Spotify n'a jamais été aussi prêt de signer des accords de licence avec les majors américaines, mais il n'y a rien à manger dans ces articles en terme d'info, sinon les mêmes analyses assez mal informées de leurs auteurs américains, qu'ils ont déjà pondues des dizaines de fois.

François a dit…

Excellent article, c'est excitant tout ça !!

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